Porosité entre scène et salle, entre la réalité et la fiction, dimension performative, contrainte financières fortes qui obligent à repenser la vie de troupe, le rapport au travail dans la rapidité, etc. sont autant de caractéristiques des théâtre du passés, également perçus comme des signes de notre modernité.
Le théâtre grec antique, la scène élisabéthaine, le jeu du XVIIe siècle français proposent un rapport au texte très nourrissant pour aujourd’hui. Avant qu’il ne tire sa sacralité des siècles, le texte était alors un matériau, mouvant et indicatif, autant que respecté et productif, ayant vocation à faciliter l’acte théâtral dans toute sa matérialité (physique, vocale, émotionnelle), à des époques où le temps disponible pour les répétitions se comptait en semaines, voire en journées.
C’était aussi des temps et des lieux unifiés par la pratique de la rhétorique, art du geste et de la narration, autant que de la parole et de la voix.
Ce détour par l’histoire est fertile pour l’acteur et l’actrice d’aujourd’hui.
D’une part, il donne à relire les textes de ces époques avec un rapport plus calme à leur distance. Sortir de l’universalisme permet de saisir plus précisément le sens d’un texte par son contexte esthétique originel, mais aussi les traits de son écriture, et l’élan de sa rencontre avec le public.